Entre Eco-quartiers et Habitats Partagés

Entre Eco-quartiers et Habitats Partagés

Eco-quartiers types


L’écoquartier de Bonne à Grenoble

L’écoquartier de Bonne à Grenoble

 

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Eco-quartier de Bonne (Grenoble)

 

 

   Un projet audacieux

 

   Grenoble a toujours été une ville française en avance sur le plan écologique. C’est donc naturellement que cette ville accueille l’un des plus grands écoquartiers de France (le 3ème). Cette idée est née face au problème de l’étalement urbain  et au soucis d’embellir, de dynamiser la ville. L’écoquartier de Grenoble  a été un projet de ré-aménagement de la Caserne militaire, colossal avant son début de réalisation en 2005. En effet, 8,5 hectares ont été réquisitionnés dès 2001 pour sa construction; dont 15 000 m2 de commerces, 850 logements, 6 000 m2 de bureaux et 5 hectares de jardins urbains publics, il est désormais terminé depuis 2011.

  Outre les 900 logements de cet écoquartier, on trouve également  commerces, espaces verts et autres infrastructures. Les habitants sont attirés par divers facteurs mais tout particulièrement par la proximité du centre ville, la vue sur les Alpes et bien sûr  les visées écologiques. Par exemple, l’écoquartier a misé sur une réduction d’énergie importante (au-delà de celle imposée par un cahier des charges déjà exigeant), grâce entre autre à des VMC double flux, des fenêtres à double vitrage, des panneaux solaires (qui offrent la moitié de l’eau chaude de l’écoquartier), à l’isolation extérieure qui permet de consommer moins de 50kW/m2/an. Ainsi les habitants ont vu leurs factures d’eau et d’électricité diminuer de 20%. De plus, afin d’être cohérent avec ces buts écologiques, les habitants disposent de commerces (boulangerie, épicerie,grande surface…) dans leur écoquartier afin de favoriser les déplacements à pied ou à vélo (de nombreuses pistes cyclables existent à Grenoble). L’enjeu est aussi de faire évoluer les mentalités puisque de nombreuses personnes viennent vivre dans l’écoquartier de Bonne sans être attentif aux valeurs écologiques. Il y a donc des réunions de sensibilisation qui sont organisées afin d’entraîner entre autre les habitants à recycler, composter et utiliser leurs voitures le moins possible. L’aspect de la voiture a été longuement discuté; les urbanistes et élus en sont venus à dire que les habitants disposeraient de places de parking sous leurs bâtiments, pour le supermarché il y a 400 places de stationnement, en revanche, pour les bureaux aucune place de parking n’a été mise à disposition pour obliger ces salariés à utiliser les transports en commun.

  

Des objectifs divers

 

    Pour l’architecte L.Savva de cet écoquartier,  deux aspects ont également occupés le centre des priorités. Le premier aspect est celui de la mixité fonctionnelle afin d’avoir un écoquartier polyvalent et fréquenté de divers publics, ainsi, en plus des logements et du pôle commercial, l’écoquartier comporte deux résidences étudiantes, une résidence médicalisée, des restaurants, un hôtel de 100 chambres, un cinéma, une école primaire construite en bois… Un bâtiment de bureaux a aussi été réalisé, il s’agit d’un bâtiment à énergie positive c’est à dire que grâce à des systèmes d’isolation innovants il produit davantage d’énergie qu’il n’en consomme. Le deuxième aspect est celui de la mixité sociale, en effet, 40% des logements sont des logements sociaux. Ainsi on comprend bien que cet écoquartier et à travers lui tous les écoquartiers visent un large public et tendent à se développer; il y a six à dix  projets de nouveaux écoquartiers sont en cours rien qu’à Grenoble.

 

Une déception partielle

 

Cependant, cet éco-quartier comporte de sérieuses limites et certaines  personnes montrent du doigt toutes ces imperfections; scandalisés de son prix du meilleur éco-quartier. En effet,  une étude datant de 2012 dénonce les résultats largement en dessous des ambitions énergétiques. Cette étude souligne entre autres une surconsommations de chauffage allant de 5 %  à 70 % par rapport à l’objectif annoncé, le constat est le même pour l’eau chaude sanitaire.

De plus, on repproche à cet éco-quartier de ne pas être adapté à ses habitants car il est très en avance technologiquement et exigeant sur certains aspects (le nettoyage des appartement doit se faire “à sec” et cela peut aller à l’encontre des habitudes et de la volonté d’adaptation de certaines personnes).

On pourrait donc résumer ceci en disant que pour certains l’eco-quartier n’est pas adapté à ses habitants et que pour d’autres ce sont à ces mêmes habitants de s’adapter à leur nouvel habitat…

 

 

La maquette

 

 Nous avons réalisé une maquette des bâtiments principaux de l'éco-quartier de Bonne :

 

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Sources

 

https://www.youtube.com/watch?v=mgdirlX6HFo

http://www.durable.com/actualite/article_l-eco-quartier-de-grenoble-recompense_368

https://www.youtube.com/watch?v=eLl9wdC8ASM

http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/11/09/a-grenoble-les-rates-du-premier-ecoquartier-francais_1601064_3244.html

http://www.liberation.fr/societe/2012/04/02/a-grenoble-la-caserne-de-bonne-n-a-pas-que-du-bon_807499

http://www.spot-web.fr/grenoble/article/36043-L%E2%80%99Ecoquartier+de+Bonne+.html

 

http://projets-architecte-urbanisme.fr/2013-09-palmares-label-ecoquartier-duflot-france/


18/01/2016
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L'éco-quartier de Vauban à Fribourg-en-Brisgau

L'éco-quartier de Vauban

à Fribourg-en-Brisgau

 

Afficher l'image d'origine

                   Logements à parois végétalisée à Vauban

 

L'éco-quartier de Vauban à Fribourg-en-Brisgau est un des premiers d'Europe. Placé tel un modèle pour le reste de l'Europe, découvrons cet éco-quartier étonnant....

 

L'histoire

 

L’éco-quartier de Vauban (qui était un architecte sous Louis XIV) à Fribourg a vu sa construction débuter en 1996, elle aura duré dix ans, car le quartier fut achevé en 2006, s’étendant sur 38 hectares de terrain ! Autrefois, et jusqu’en 1992, il y avait à cet emplacement la caserne de Vauban construite en 1936 et qui fut occupée pendant la seconde guerre mondiale par les Forces Françaises Stationnées en Allemagne (FFSA). Les premiers habitants se sont installés en 1996 avec les premiers logements disponibles. Aujourd’hui on compte 5000 habitants à Vauban, dont beaucoup sont installés dans les bâtiments de la caserne, rénovés afin de procurer des centaines de logements supplémentaires. Nous avons contacté une amie, Bettina, qui habite Fribourg mais non dans l’éco-quartier, qui a répondu à nos questions, et qui nous décrit très clairement son impression de l’éco-quartier.

 

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Une rue du quartier Vauban

 

 

Le témoignage

Bettina, une habitante de Fribourg (extérieure à l'éco-quartier) nous a confié son précieux témoignage.

    Selon elle, le plus important pour la ville, c'est le tourisme "écologique". Il y a tous les jours plusieurs groupes allemands et étrangers (touristes, hommes/femmes politiques, architectes, employés administratifs et aussi des élèves ou étudiants) qui visitent le quartier afin de s'inspirer de la démarche du développement durable. Et cela a bien sûr des retombées pour la ville entière et son image écologique.

    Bettina nous confie qu’à titre personne elle aime l'ambiance dans ce quartier : les enfants (ils représentent environ 30% des habitants) peuvent jouer dans la rue car il y a très peu de voitures. A l'origine, on voulait un quartier sans, mais cela n'a pas été totalement réalisé. Mais il y a peu de voitures et beaucoup de maisons n'ont ni garage ni une place pour la voiture devant la maison. Beaucoup d'habitants ont choisi des moyens de transports (dits “doux”) tels que le vélo, ou les transports en commun. Les personnes habitant le quartier se connaissent - c'est presque un esprit "village" qui s’est développé parce que beaucoup parmi eux ont construit une maison ensemble dans des “Baugruppen” (qui ont pour avantage un coût moindre et les gens connaissent leurs voisins avant même d'emménager). Cela s’apparente à l’habitat partagé. Il y a aussi une vie sociale (associations etc.) très riche : les habitants ont manifesté pour avoir leur "maison de quartier" et une place "publique" (entre autre) pour le marché du mercredi après-midi. C'est d'ailleurs une autre caractéristique du quartier que la participation des habitants à la vie du quartier, en somme le quartier se caractérise par une forte convivialité.

    La mixité sociale, tant souhaitée, n’est pas une réalité tangible. Beaucoup de personnes habitant le quartier ont une formation universitaire, on y trouve beaucoup de professeurs, professions libérales, on constate donc une forte homogénéité sociale en termes de professions et de niveau d’études. Comme c'est un quartier relativement jeune avec beaucoup de jeunes familles, le défi des années à venir va certainement être de proposer des activités et de donner une place aux jeunes.

 

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Ligne de tram passant par Vauban

 

 

Source 

Bettina Verrier + Wikipedia.org

http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1394518

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Vauban_2072.jpg


14/12/2015
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L’écoquartier Bordelais

Ginko, l'éco-quartier bordelais

 

 

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 A Bordeaux,sur les berges du Lac, un éco-quartier est sorti de terre...Ginko !

 

L'histoire du site

 

    Au 19ème siècle, le terrain de Bordeaux Lac n’était  qu’un espace de plusieurs hectares de cultures maraîchères et de canaux de drainage. Puis à partir de 1910, apparaît le premier projet d’aménagement urbain avec un parc de 300 ha, un lac artificiel de baignade, un terrain de sport, un jardin d’acclimatation et un palmarium.  Dans les années 1960, la municipalité bordelaise crée un bassin de rétention d’eau de 160ha et élève les terres à proximité. Le site devient donc stratégique pour le développement de Bordeaux. En 1965 un plan du nouveau quartier nommé Bordeaux-lac est conçu. Un an après, un concours pour choisir l’architecte a lieu. C’est alors l’architecte-urbaniste Xavier Arsène-Henry qui se retrouve à la tête du projet « La ville dans la nature, la nature dans la ville ». Le lac est crée mais pas d’habitats. Néanmoins, le paysage, les berges du lac, ainsi que le développement des activités nautiques  à seulement 15mn du centre-ville entraînent beaucoup de monde. Ce site présentait plusieurs atouts pour y installer un nouveau mode de vie, respectueux de l’environnement. C’est alors qu’apparaît le projet Ginko, un projet sur le long terme puisqu’il ne sera fini qu'en 2030. En 2006, Bouygues immobilier associés à Christian Devilliers  et Olivier Brochet, sont les lauréats du projet.

 

Les caractéristiques

 

 Situation géographique

 

    Ginko est situé sur la rive-est du lac de bordeaux, entre le quartier des aubiers et la zone commerciale du lac. Il est desservi par la ligne C du tramway. Ginko est un projet qui s’étale sur 32 ,6 hectares .

 

 Le chantier

 

    La maîtrise d’ouvrage est assurée par la ville de bordeaux. Bouygues immobilier construit et commercialise Ginko en sous-traitant 11 équipes d’architectes. Bordeaux Métropole a piloté le chantier d’extension de la ligne c du tramway.

 

L’architecture

 

    Ginko comporte actuellement 450 logements  sur les 2150 prévus. Ils seront répartis sur une trentaine d’îlots. 70% sont des logements d’investissements et 30% seulement sont des résidents. 30% des logements sont des habitats sociaux.

Le prix au m2  varie entre 3500 et 4200.

 

 Une architecture bioclimatique

 

    L’orientation des bâtiments et l'agencement des volumes ont été mis en place pour maintenir la fraîcheur en été et la chaleur en hiver. 10% des logements possèdent le label « Très haute performance énergétique » et 90% le label « bâtiments basse consommation ». Ils ont recours aux énergies renouvelables (bois des landes) et à une chaufferie biomasse. Ginko possède un réseau de chaleur collectif : une boucle d’eau tempérée pour le rafraîchissement des commerces, de l’EHPAD et des bureaux et une boucle d’eau chaude pour le préchauffage de l’eau sanitaire et les panneaux solaires, photovoltaïques (une partie de la production d’électricité).

 

Circulations douces

 

    50% des espaces de voiries sont consacrées au vélo, tram, bus et déplacement pédestre. Ils y a 3 canaux d’agrément ainsi qu’un itinéraire «pédibus » pour l’école. Les constructeurs ont planté 800 arbres adaptées au climat et au sol.

 

Ginko favorise également l’emploi et la formation des habitants des Aubiers.

 

 

 Voyage en terre inconnu... A Ginko

 

    Les promoteurs de Ginko ventent cette écoquartier et ne tiennent pas compte des critiques des habitants. C’est plutôt compréhensible puisque le projet n’est pas fini, il reste donc encore à vendre.  Cependant, la réalité ne trompe pas et pour cela nous avons décidé de voir personnellement les lieux et les habitants. J’ai donc réalisé un petit questionnaire pour les habitants et commerçants de Ginko. Nous nous sommes rendus à Ginko tous ensemble une première fois dans un esprit neutre et j’y suis retournée une seconde fois pour approfondir mon enquête.

 

    En premier lieu, nous visitons  la conciergerie de quartier. La concierge qui ne vit pas à Ginko trouve ce quartier agréable, convivial et ne voit pas de défauts en tant que tel. Puis nous avons interrogé les commerces, tels qu’une boulangerie, un bureau de tabac et une pharmacie. Les patrons de ces entreprises ont insisté sur le fait qu’il n’y avait  aucune incitation fiscale, ni d’avantages particuliers concernant les loyers. Ils ont tous traversés des moments difficiles même si ils notent une amélioration à l’arrivée du tramway. Néanmoins, le problème crucial reste les places de stationnement qui malgré les nombreuses demandes restent inexistantes. Le pharmacien qui avait fait un transfert depuis le centre-ville est inquiet pour l’avenir s’il n’y a pas de parking pour la clientèle créée. L’ensemble des commerçants confirment la mixité sociale.

 

Nous sommes aussi allés interroger les habitants de Ginko. 65% sont locataires et 35% propriétaires.

 

Motivation des habitants pour s’installer à Ginko :

 

  • 59% pensent que c’est une réussite sur le plan du développement durable et 6% ne se prononcent pas.

  • 53% pensent que Ginko favorise la mixité sociale et 6% ne se prononcent pas.

  • 76% pensent que Ginko à un aspect pratique, est bien desservi, que bordeaux et les commerces sont à proximité.

  • 30% seulement trouvent que Ginko est une réussite esthétique, bien intégrée au lac.

 

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  • Graphiques statistiques illustrant nos données

    Les avis négatifs dénoncent le plus fréquemment la mauvaise qualité des travaux réalisés, en effet un balcon et des plaques se détachent ainsi que les nuisances dues aux travaux. Les habitants se plaignent de la saleté malgré les containers de tri sélectif sur la voie publique.

Ils critiquent aussi le manque de lien social entre voisins, il n’y a pas encore de vie de quartier. Des incivilités sont rapportées. Nous avons constaté que sur l’aire des jeux d’enfants, les contacts entre communauté ne se font pas. D’autre part, 2 habitants se sont plein de charges très élevées et assez obscures.

 

 

Sources

http://www.geo.fr/environnement/les-mots-verts/ecoquartier-environnement-developpement-durable-45637#FlXF7FYO86OFOx6q.99

http://www.sudouest.fr/2015/08/08/des-residents-desabuses-2091524-2780.php

http://www.bordeaux2030.fr/bordeaux-demain/ginko

http://rue89bordeaux.com/2014/01/ginko-ecoquartier-essuie-platres/

 

GINKO , l’éco-quartier du lac de Bordeaux, Archibooks+Sautereau éditeurs, 2014

Le Festin, Hors-série novembre 2014, Bordeaux#2, vivre la métropole aujourd’hui et demain

Habiter Bordeaux la ville action, Direction générale de l’aménagement de la ville de Bordeaux, 2011

 

 

 





13/12/2015
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