Entre Eco-quartiers et Habitats Partagés

Entre Eco-quartiers et Habitats Partagés

Quai de Brazza


Quai de Brazza

 Quai de Brazza,

un audacieux projet

 

 quai de brazza bx.PNGProjet de l'habitat participatif de Quai de Brazza en vue 3D

La rive droite bordelaise accueillera d'ici peu Quai de Brazza , un habitat parpicipatif  audacieux au coeur du grand projet de réaménagement...

 

 

La situation géographique

 

    Cet habitat participatif se trouve quai de Brazza à Bordeaux sur la rive droite. Le projet se présente  sous forme d’un immeuble à deux corps de 6 étages. Il est prévu pour le stationnement 3 étages de parking. Les appartements s’organiseront sur 3 étages eux aussi. Enfin pour l’aspect de « groupe », cet habitat sera composé d’un jardin commun et d’une salle polyvalente en R+3 ( rez-de-chaussée + 3 étages ). Cet habitat conçoit de loger 20 familles au départ.

 

 

Les acteurs du projet

 

   Ce projet comporte  d’une part un maître d’ouvrage. C’est la personne physique ou morale, publique ou privée qui commandite le projet. Elle définit le cahier des charges, s’occupe des besoins, du budget de la programmation du projet dans le temps et des objectifs à atteindre.

Ici, le maître d’ouvrage est le COL. C’est  le Comité Ouvrier du Logement. En effet c’est une société coopérative de production d'HLM créée en 1951. Elle a un capital variable fondé sur les principes coopératifs de démocratie et de transparence. Ainsi chaque accédant ou locataire devient coopérateur et peut participer à la vie de la société. Le COL exerce trois métiers complémentaires : aménageur foncier, promoteur-constructeur et gestionnaire.

D’autre part ce projet comporte un maître d’œuvre. C’est là encore une personne physique ou morale, publique ou privée ; qui répond aux demandes du maître d’ouvrage et les faits réaliser.

Ici, le maître d’œuvre est L’AERA. Cela signifie : «Actions, Études et Recherches sur l‘Architecture ». C’est une association  loi 1901 donc une association à but non-lucratif. Ainsi, c’est le promoteur et l’accompagnateur du projet d’habitat groupé participatif. 

L’AERA dirige les recherches, échanges et débats publics. De même qu’elle est en charge des expositions et éditions sur les questions concernant l’architecture, l’habitat et la ville. En conséquence cette association vise à favoriser la qualité de l’architecture, de l’habitat et de la ville. Elle s’inscrit dans la perspective d’un « développement social durable » ainsi que du « renouvellement urbain ».

Elle travaille depuis 2003 à la mise au point de montages innovants dans le domaine de l’habitat participatif en particulier en accession sociale. Son fondateur est Stéphane Gruet, un architecte-sociologue toulousain : « Je voulais créer une structure pour promouvoir le débat public autour de l'architecture avec des thématiques croisées par le biais d'ingénieurs, de philosophes, de sociologues ».

  Par ailleurs, ce projet est aussi en partenariat avec le « Groupe des chalets », c’est une association qui «  rend le logement accessible au plus grand nombre depuis 1949 ».

  Cet habitat participatif est soutenu par la « Fondation de France », la « Fondation Abbé Pierre » et le PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture)

   En raison de leurs insertions dans le projet les futurs habitants font partis des acteurs principaux de « Brazza ».

 

 

Une séance pour comprendre 

  

Nous avons assisté à la 12ème et avant-dernière séance de programmation collective de cet habitat participatif au Centre d'animation Queyries.

La séance est animée par Stéphane Gruet, sociologue et architecte (présenté plus haut). De plus, deux architectes du COL étaient présents à la réunion. C’est eux qui ont répondu aux questions techniques posées.

L’assemblée comportait une quinzaine de participants dont les âges variés entre 30 et 75 ans. Certains sont seuls, d’autres en couples, il y aussi des retraitées. Tous ces participants ont en commun la notion de « partage ».

 Lors du tour de table, chacun se présente. Certains sont là depuis le début du projet ; d’autres viennent pour la 1ère fois. Les habitants sont progressivement cooptés selon une méthode qui n’a pas été abordée.

Les appartements seront vendus par Le COL sous forme de loft (sans cloison) sauf toilettes et salle de bain au prix de 2150 euros/m2, ce qui est très en dessous du prix du marché. Un surcoût de 250 euros /m2 doit être prévu pour les finitions. Cela présente l’avantage de laisser l’occupant acteur de son aménagement intérieur. De plus les aménagements ne sont plus dans ce cas-là soumis aux mêmes normes (par exemple accessibilité handicapés), ce qui allège les contraintes des architectes et les coûts.

Ces séances ont plusieurs objectifs :

-Faire connaître le projet

-Permettre aux futurs habitants de faire connaissance

-Décider de certains choix architecturaux

Lors de cette réunion, les participants votent à main levée pour choisir entre certaines options (où les accès sont-ils implantés sur la façade, les escaliers sont-ils couverts ou non ? Comment Le jardin suspendu sera-t-il protégé du vent ? Les garde-corps des loggias sont-ils occultants ou non ? Le toit déborde-t-il des murs ?) Nous apprenons qu’au cours des séances précédentes, le choix d’une salle polyvalente et d’un jardin partagé a été fait.

Nous comprenons cependant que les réponses consignées par la secrétaire de séance ne sont qu’indicatives et que les contraintes architecturales (coût, normes, technique et esthétique) seront les  plus importantes.

L’esquisse du projet projeté n’est que très floue. Des zones avec des orientations ont été choisies par les participants du début. Mais l’esquisse définitive ne sera validée qu’en janvier.

 

 

Observations retirées

 

 Tous les participant  s’impliquent dans leurs projets d’habitats et sont soucieux des matériaux, volumes. Ils luttent contre l’isolement  des gens âgés. Aussi ces habitants sont intéressés par le lien social, le partage. Ils peuvent devenir propriétaire malgré de petits revenus et veulent éviter l’exil rural.

Cet habitat permet à la mairie de valoriser des zones de friches et les zones inondables.

Néanmoins,  cet habitat semble particulièrement complexe à mettre en place. En effet, il ya des contraintes urbaines, des normes architecturales, des coûts et des goûts qui diffèrent selon les acquéreurs. Aussi, on relève une certaine incertitude

Car on ne sait pas si  certains participants  feront vraiment partie du projet.

Tout de même le calendrier est tenu et « le train démarre » qu’il y ait assez de candidats ou pas.

On constate aussi que même si le choix de la mise en commun et du partage est moteur au départ, à l’arrivée chacun souhaite avoir un espace individuel bien clos. Néanmoins, de tels projets ont déjà vu le jour, à Bègles par exemple.

 

 

 En bref

 

Ces nouveaux types d'habitats permettent aux intéressés d’organiser la conception de leur logement. En effet les futurs habitants participent concrètement à la programmation de leur logement : taille, emplacement, surface et disposition des pièces, et à l’organisation des espaces communs intérieurs et extérieurs : salle de réunion, ateliers, etc. Cette démarche consiste à remettre les habitants au cœur du projet. Cela entraîne une meilleure réponse à leurs attentes,  une réduction des coûts, une meilleure adéquation entre leurs besoins et leurs moyens, une plus grande solidarité entre voisins et une appropriation plus durable des logements.

 

 Sources

 

- Alternatives Economiques poche HS n°39 (en partenariat avec la revue urbanisme), La ville autrement, juin 2009, 144 p.

- Territoires n° 508 (mai 2010) Habitat coopératif : une troisième voie pour l'accès au logement ?

 

 http://www.habitat-participatif-lr.org/bibliographie-et-documentations/

 

 http://www.le-col.com/page.asp?ID=33

 http://www.edouardfrancois.com/projets/logements/details/article/145/quai-de-brazza/#.Vp06QfkbD-8

 

 

 


10/01/2016
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